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Burkina Faso : l’usine de traitement de résidus miniers de Kossodo est entrée officiellement en service

Depuis plusieurs mois, les autorités du Burkina Faso multiplient les initiatives pour accroitre la contribution du secteur minier à l’économie avec notamment la mise en service d’une raffinerie d’or cette année.

Au Burkina Faso, les travaux de construction de l’usine de traitement de résidus miniers située dans la zone industrielle de Kossodo sont achevés. La mise en service officielle de l’installation a eu lieu le mardi 23 janvier 2024.

L’inauguration de l’installation située dans la zone industrielle de Kossodo, juste à l’est de la capitale Ouagadougou, s’est déroulée en présence du chef militaire dela transition, le capitaine Ibrahim Traoré.

“Les machines ont été entièrement construites ici. Je peux affirmer sans crainte de contradiction que le Burkina Faso est le deuxième pays d’Afrique à développer cette technologie”, a déclaré Traoré, qui a salué ce qu’il a qualifié de “l’ingéniosité” de cette “révolution burkinabé”.

Vue des machines de l’Usine

Traoré, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre 2022, a déclaré que l’ouverture de l’usine faisait partie de la tentative de son régime de permettre au pays de gérer ses propres ressources. Il a invité les autres États africains à apporter leurs propres déchets miniers au Burkina Faso « parce que nous avons la technologie pour les traiter ».

Des experts locaux ont développé l’usine pour traiter les résidus des mines d’or du pays, a déclaré Joachim Marie Emmanuel Tapsoba, directeur général de Golden Hand, la société qui exploite l’usine en vue d’extraire les métaux des résidus.

La création de l’usine est conçue pour permettre au Burkina Faso de traiter sur place et d’avoir un contrôle total sur les déchets, ont indiqué les responsables de l’usine.

En novembre dernier, le gouvernement dirigé par la junte a lancé la construction de la première raffinerie d’or du pays, la principale ressource minérale du Burkina, avec une capacité de production d’environ 400 kilogrammes (880 livres) d’or par jour, selon Ismael Siby, PDG de la raffinerie. société de gestion Marena Gold.

Les premiers lingots d’or de 22 carats devraient quitter la raffinerie plus tard cette année, l’installation créant 100 emplois directs et 5 000 emplois indirects.

Traoré a déclaré à cette occasion que l’idée était d’affiner la production nationale du principal produit d’exportation du pays dans le pays plutôt qu’à l’étranger.

C’est d’ailleurs en avril 2023 seulement qu’un décret portant conditions d’octroi et de renouvellement d’agrément pour le traitement de résidus miniers a été adopté par le gouvernement. Il permet la mise en place d’unités locales de récupération d’or et d’autres substances précieuses, comme celle qui est sur le point d’être inaugurée.

Cette décision prise au cours du Conseil des ministres du jeudi 13 avril permettra d’encadrer ce secteur. Selon le compte rendu du Conseil, les résidus miniers sont des sous-produits comme le charbon fin, les scories, etc., issus du traitement des minerais. Le décret adopté permettra la récupération de l’or et d’autres substances précieuses, à partir de ces sous-produits, en vue de leur vente. Cette décision du gouvernement est intervenu alors que le dossier charbon fin n’a pas encore connu son épilogue. En effet, la mine d’Iamgold Essakane SA est soupçonnée d’avoir frauduleusement fait sortir de l’or et d’autres métaux précieux à travers l’exportation pour traitement, du charbon fin.

Le secteur minier représente 14,3 pour cent des revenus de l’État du Burkina, selon les données de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).

Mais la production d’or du pays a chuté de 66,8 tonnes en 2021 à 57,6 tonnes en 2022, soit une baisse de 13,7 pour cent, et Traoré a affirmé l’année dernière qu'”une grande partie de l’or quitte le Burkina de manière frauduleuse, ce qui contribue en outre à alimenter le terrorisme”.

Les autorités du Burkina Faso, quatrième producteur d’or d’Afrique, ont réquisitionné en février dernier 200 kg de production de la société canadienne Endeavour Mining, invoquant “un contexte exceptionnel de nécessité publique” pour consolider ses réserves, tout en s’engageant à indemniser intégralement la société.

Le pays est aux prises avec une insurrection djihadiste qui s’est propagée depuis le Mali voisin en 2015 et a fait plus de 17 000 morts civils et militaires et déplacé deux millions de personnes.

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