Sénégal : Le gouvernement adopte un plan de 1 milliard de dollars pour développer la région aurifère de Kedougou
Au Sénégal, la région de Kedougou, située à 700 km de Dakar, contribue de manière significative au développement économique du pays. Paradoxalement, cette région est l’une des plus pauvres du pays. Une situation qui pose un risque sécuritaire pour le Sénégal, selon l’Institut d’études de sécurité (ISS).
Le gouvernement sénégalais a adopté un plan d’investissement d’un milliard de dollars (600 milliards de francs CFA) pour la région de Kédougou. Selon le compte-rendu du Conseil des ministres du 22 novembre, le programme s’étend sur la période 2024-2026 et permettra d’optimiser le potentiel minier de la région pour le développement durable et l’emploi des jeunes.
Pour l’instant, les détails de la mise en œuvre du projet ne sont pas connus. Le gouvernement s’est contenté d’indiquer que le programme est “en cohérence avec le PAP 3 [plan d’action prioritaire, NDLR] du Plan Sénégal Emergent”.
L’or est l’un des principaux produits d’exportation du Sénégal et Kédougou, une région située à 700 km de Dakar, la capitale, abrite la plupart des mines d’or industrielles et artisanales du pays. Malgré sa contribution au développement économique du Sénégal, la région est l’une des plus pauvres du pays. Selon un rapport de l’Institut d’études de sécurité (ISS) publié en février 2022, cet “écart entre le potentiel économique et le niveau de pauvreté […] alimente la frustration et le sentiment d’exclusion de la population, la rendant vulnérable au recrutement par des groupes extrémistes”.
Dans le rapport, les auteurs appellent les autorités à adopter une approche préventive à multiples facettes. Il s’agit notamment d’accélérer la formalisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle afin de réduire l’exploitation illégale et de renforcer le contrôle de la chaîne de commercialisation de l’or. L’intervention de l’État doit néanmoins être conçue et mise en œuvre sur une base consultative afin de réduire les tensions entre la population et les mineurs artisanaux, indique le document.